Enlevée dans un camp de déplacés et réduite en esclavage

Achol Thiep Thiep est née dans un camp de déplacés au Soudan. Mais même cet endroit apparemment sûr n’a pas été épargné par les attaques islamistes. La petite fille a été enlevée du camp et remise à un maître cruel. Après vingt-huit ans d’oppression, elle a été sauvée.

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Les parents d’Achol vivaient dans ce qui est aujourd’hui le Soudan du Sud, à la frontière avec le Soudan. Lorsque les combattants arabo-islamistes ont attaqué le Sud chrétien-animiste au nom du gouvernement soudanais, ils ont fui vers la partie islamique du Soudan, dans un camp de déplacés de la ville d’Al-Fashir, espérant ainsi se mettre à l’abri des attaques. Après quelques mois, Achol est née.

Arrachée à ses parents

Les parents étaient inquiets pour la sécurité de leur enfant. Certes, le père a trouvé un emploi dans une briqueterie, tandis que la mère faisait le ménage pour des clients arabes. Mais ces emplois n’assuraient pas une protection pour leur enfant. En effet, un jour, des miliciens arabes sont entrés dans le camp et ils ont enlevé la petite Achol sous leurs yeux.

Les islamistes ont remis Achol à un propriétaire terrien arabe qui avait deux femmes et neuf enfants. Chaque jour, elle devait nettoyer la maison et porter de l’eau pour toute la famille. Comme nourriture, elle ne recevait généralement que les restes de la famille. « En plus, je devais dormir à même le sol, dans une pièce minuscule. »

Humiliée et violée

Achol a vécu une période terrible : « Les enfants me méprisaient et me battaient », raconte-t-elle. Son maître battait également Achol et la traitait de « chienne » ou d’« âne » quand il n’était pas satisfait de son travail. Et même quand elle était malade, elle n’avait pas le droit de se reposer.

Achol a été ainsi exploitée pendant plus de vingt ans. Son maître la violait souvent la nuit, quand tout le monde dormait. Il l’a aussi menacée de mort pour qu’elle devienne musulmane. « J’ai été obligée de me convertir pour rester en vie ! »

Enfin à la maison après vingt-huit ans !

Achol aurait-elle pu imaginer échapper à l’esclavage ? En tout cas, elle a été surprise lorsqu’elle est allée chercher de l’eau comme d’habitude le 2 décembre 2020 et qu’elle a rencontré un commerçant arabe au point d’eau. « Il m’a proposé de m’emmener dans mon pays d’origine, le Soudan du Sud. Je n’ai pas eu besoin de réfléchir et je suis partie avec lui, pleine de joie et d’espoir. » Le libérateur a emmené la jeune femme dans un camp où elle a rencontré d’autres esclaves libérés de sa tribu des Dinka. Le lendemain, la petite troupe est partie à pied pour le Soudan du Sud.

Achol a du mal à réaliser le bonheur qu’elle a de pouvoir vivre en tant que personne libre dans son pays d’origine. Ajoutez à cela le fait qu’elle a reçu un avenir grâce à un colis alimentaire, un « kit de survie » et, surtout, une chèvre laitière. « Je remercie Dieu de m’avoir aidé à échapper à l’esclavage. »

Reto Baliarda

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